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La performance serait la plus vieille et la plus versatile
des formes d'expression.
La mise en jeu du corps se vérifie dans toutes les cultures,
à toutes les périodes de l'histoire de l'humanité,
de la préhistoire à nos jours. La performance reprend
à son compte ces pratiques du corps dans le contexte de
nos sociétés contemporaines et urbaines. Elle exprime
un processus de dématérialisation de l'objet au
profit de l'action d'art. Le corps, les sons et gestes de l'artiste
deviennent les matériaux d'un art potentiellement interactif
avec le public.
Si la performance consiste à présenter l'oeuvre
en train de se faire, elle a aussi son histoire : le Futurisme,
en passant par le Dadaïsme, Fluxus jusqu'à la poésie
action ou sonore, la nouvelle image, la danse, la musique expérimentale,
l'art corporel, les nouvelles technologies, le rock, les cultures
extra-européennes d'aujourd'hui.
L'histoire officielle continue de considérer la performance
comme un phénomène relié aux années
60.
Or la performance existe de plus en plus, le retour chez les
artistes des pratiques du corps est flagrant.
Il est temps de cesser de considérer le phénomène
performatif comme un "art marginal" puisqu'il reste
marginalisée par rapport aux autres formes d'art, qui
ne sont souvent que l'exécution des critères institués.
Elle fait éclater la tradition de l'art, sollicite l'action
directe et amène la prise de position, elle déconstruit,
déterritorialise et permet de vérifier le cadrage
de l'art académique.
Difficile à définir, c'est une "oeuvre
ouverte", au sens où l'entend Umberto Ecco: «
il n'y a pas de modèle unitaire, c'est un art caméléon
qui s'adapte et se modifie.»
Sylvie Ferré, directrice artistique
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