L'importance d'un Festival.
La forme festivalière fréquentée par
des artistes venant du monde entier leur permet de confronter
leurs travaux et d'affirmer l'importance d'un langage appelé
à atteindre peut-être un jour, "l'Art Total
dont on rêve depuis des siècles" comme l'appelait
le critique lyonnais René Déroudille, décédé
il y a 3 ans.
Monter un Festival, et j'en parle en connaissance de cause,
est donc une des choses les plus motivantes et difficiles à
la fois que j'ai pu connaître.
Motivante car le résultat de toute cette dépense
énorme d'énergie permet d'arriver à la cristallisation
que, seule permet, une concentration artistique dense sur une
durée d'une dizaine de jours. Cet état favorise
non seulement les rencontres entre artistes et différents
participants de la manifestation, mais les interventions artistiques
dans les diverses institutions environnantes complices. Il permet
aussi bien sûr, des échanges d'idées, des
élaborations de projets, des réflexions et analyses
d'une situation en place qui ne peut que favoriser et développer
cette force positive énergisante propre à toute
réunion de personnes engagées par les mêmes
intérêts et drainant un public très hétérogène.
Le choix crucial du Festival Polysonneries pour permettre ces
rencontres a été fait sciemment au détriment
d'une ligne budgétaire plus raisonnable comportant moins
de risques.
Orlan
Comme le souligne Pierre Restany, qui a parrainé avec
Orlan et Nicholas Zurbrugg, la première édition
du Festival Polysonneries, "le caractère essentiel
de la performance, c'est-à-dire sa dimension d'interactivité,
en a fait le réceptacle de l'expressivité collective,
un espace plus ouvert au dialogue et à l'information.
La dimension interactive de la performance prend une valeur sociale
de particulière importance. Après avoir exploité
la politique, la religion et le sport dans ses facultés
d'encadrement et d'animation collectifs, la société
se tourne de plus en plus vers l'art pour l'aider à combler
le vide culturel et humain du temps libre.
Le développement de la performance dans les pays de l'Occident
industrialisé aussi bien que dans les zones périphériques
de la planète, préfigure la réponse de l'art
à cette exigence sociale de plus en plus explicite. Le
Festival de Lyon prend à cet égard la valeur d'un
signal d'alarme et d'un rappel à l'ordre ".
P.Restany
Outre les performeurs connus et reconnus, l'autre intérêt
dans ces festivals est la découverte et la confrontation--
de quelques performeurs émargeant des sentiers battus.
Que ce soit par leur forte présence, leurs idées
lumineuses, la dérision dont ils font preuve, le tact
avec lequel ils touchent le subconscient de leurs victimes, leurs
performances laissent supposer une parfaite maîtrise d'eux-mêmes
et la grande rigueur de leur éducation artistique. Parmi
ces " passeurs de signes d'humanité ", Sylvie
Cotton au Québec et Myriam Laplante qui vit maintenant
en Italie, le Finlandais Roi Vaara, les Slovaques Lengow &
Hermes (Michael Murin & Joszef Czeres), l'Américaine
et théoricienne Coco Fusco, la Mexicaine Lorena Wolffer,
les Américains Dan McKereghan, Jeffery Byrd, Derek Horton
et nombreux des jeunes artistes à suivre de près
Roi Vaara.
Derek Horton.
Coco Fusco, (PFO, Dannemark,1999).
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