Communiqué de presse

NON A L'ART PERFORMANCE.
POLYSONNERIES, FESTIVAL INTERNATIONAL D'ART VIVANT RECONNU ET SOUTENU PAR LA COMMISSION EUROPÉENNE N'AURA PAS LIEU.
LA MUNICIPALITÉ DE LYON ET LA DRAC N'EN VEULENT PAS !

Le Festival Polysonneries, implanté à Lyon, a obtenu une subvention de la Commission Européenne pour l'année 2003 d'un montant de 59 176 euros. Hélas, en dépit de ce succès, les subventions locales nécessaires (et c'est une des conditions d'attribution des fonds européens) à sa bonne réalisation continuent de manquer à l'appel. Les mille et une relances adressées aux interlocuteurs locaux n'y ont rien fait.

La Ville de Lyon, qui jusqu'à présent a toujours été le principal partenaire des Polysonneries refuse de soutenir cette édition 2003. Qui pis est, l'Adjoint à la culture, M. Beghain nous a refusé la Convention AFAA/Ville de Lyon, dont le Festival avait bénéficié en 2001, sous prétexte de l'année culturelle de la Chine en France : un " événement " que Polysonneries n'a certes pas attendu pour programmer des artistes chinois.
La DRAC, suivant l'avis d'un seul de ses conseillers artistiques, Alain Reyrat (alors que Benoit Guillemont, ou Odile Nublat sont favorables à la manifestation), maintient toujours la même sanction qu'en 2001, d'où un refus sans appel de son ex-directeur M. Bengio depuis déjà 2 éditions.
De la Région Rhône-Alpes, nous avons obtenu la même somme que lors de la précédente édition, c'est-à-dire 3050 euros, en gros 20 fois moins que l'Europe.
Le Centre National du Livre à Paris continue à soutenir la partie " Poésie Sonore " du Festival à concurrence de 6 000 euros.
Quant à Guy Walter rencontré au printemps pour la mise à disposition de la Villa Gillet pour cette partie Poésie Sonore à l'automne, muni d'un accord de principe, sa réponse ne nous parviendra jamais !

Tout cela alors que le projet Polysonneries a largement fait ses preuves, qu'il constitue une manifestation unique en France, et qu'il jouit d'un écho critique l'ayant nanti d'une indéniable reconnaissance à l'échelle internationale.

 

C'est ainsi avec beaucoup d'amertume que le Festival se voit, en l'état actuel des engagements financiers des divers partenaires, réglementairement contraint à renoncer à la subvention européenne. Ceci malgré la somme globale rassemblée (119 288 euros à répartir entre subventions et recettes propres), montant qui représente la moitié du budget demandé.. Il est bon de préciser que l'engagement des instances locales est obligatoire pour le fonctionnement européen, qui lui correspond à 25% du budget global du Festival et que les montants des opérations réalisées à l'étranger par les partenaires finnois et belges sont inclus dans ladite somme.
Quel incroyable gaspillage, sans oublier l'ensemble du travail d'ores et déjà consacré en pure perte à la préparation de l'édition 2003 !
Laquelle, entre autres choses, prévoyait une collaboration poussée avec la Finlande et la Belgique. À Helsinki par le biais de Frame (Finish Fund for Art Exchange) et l'Académie des Beaux Arts d'Helsinki, et avec l'Echevinat d'Ixelles à Bruxelles. Le Festival devait se dérouler aussi dans ces 2 pays.

Le constat est affligeant !
Comment se résoudre sans amertume à la perte d'un des rares lieux de découvertes et confrontation dévolus à la Performance et à l'authenticité créative qu'elle incarne ? Comment envisager l'activité des organisateurs d'événements liés à pareils domaines si celle-ci peut, d'une année sur l'autre, être totalement remise en cause, ce qui barre toute démarche à long terme et interdit aussi bien la prise de risque que la recherche ou l'audace indispensables en pareils cas. Faut-il rappeler que, dés 1979, les Symposiums d'Art Performance ont jeté les bases des actuelles Polysonneries ? Pourquoi ici, à Lyon, n'y a-t-il aucune volonté de soutien des structures indépendantes qui uvrent dans cette " transdisciplinarité " à laquelle les discours officiels font aujourd'hui sans cesse référence ? Pourquoi à chaque changement de municipalité, le devenir d'une manifestation est-il remis en question ? Sommes nous condamnés à jamais à la précarité, soumis au caprice ou à l'incompréhension de tel ou tel ?

Plus généralement : devons-nous nous résigner à ce que la fin de Polysonneries signifierait comme régression et, en même temps, comme accélération du processus qui nous entraîne vers le règne sans partage de la culture spectaculaire et commerciale : tradition bien pensante, institution et show business désormais soudés et agissant de concert pour la liquidation des espaces de liberté essentielle à la vie.

La situation est grave, il faut réagir !

La directrice, Sylvie Ferré